Le voyageur imprudent (archive)

« J’ai enterré mon bon maître au pied d’un bouleau dans le jardin qui commence à perdre ses feuilles… »

« … La servante Philomène et moi nous avons accompli l’affreuse corvée de nettoyer le laboratoire. Que de pourriture dans le ventre de ce grand homme ! Il ne mangeait que des mets délicats. Mais les viandes les plus tendres, les légumes nouveaux, le pain blanc, sont de l’excrément en sursis. C’est bien un des étranges caprices de Dieu, d’avoir chargé notre corps de cette fonction de transformation ! Est-il vraiment indispensable à l’univers quer nous soyons sans cesse traversés par un courant de débris végétaux et animaux qui pourrissent avec dilection dans notre sein ? La plupart des hommes ne font pas autre chose que « gagner leur pain ». Et le pain pour lequel l’homme a sué, c’est, en définitive la terre qui l’absorbe…. »

René Barjavel,  Le voyageur imprudent

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