L’américain

L’Américain

« Vous vous rappelez sûrement, écrit papa à son beau-père, mon enthousiasme pour la beauté de l’Europe, mon dégoût pour la dégénérescence, l’étourdissement de mes compatriotes et de l’Amérique en général. » Aux Etats-Unis, la vie lui paraît plus que jamais « matérialiste, laide et vide ». Qu’on lui ouvre la porte de la cage, conclut-il, et il s’envolera tout de suite.
Il ment. Papa est quelqu’un que les pesanteurs du monde retiendront toujours au sol. Il ne peut vivre que dans une cage. C’est son excuse pour ne pas s’envoler.

Franz-Olivier Giesbert, L’Américain

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